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Décidément, les débats autour du compteur Linky ne sont pas encore apaisés. Au centre de cette question parlementaire, la question de savoir non pas si un consommateur peut s’opposer à son installation, mais si un tiers peux commercialiser les données collectées par le compteur Linky.
Rappelons que la commission de l'informatique et des libertés (CNIL) a imposé que les données soient anonymes et non commercialisables. Pour autant, les citoyens ont-ils la possibilité de refuser, sans conséquence négative pour eux, toute commercialisation de la moindre de leur donnée ?
L’occasion pour la garde des Sceaux de clarifier la situation et de distinguer deux types de données collectées par le compteur Linky :
En pratique, les consommateurs peuvent accéder aux informations relevées par Linky via ce lien : https://espace-client-particuliers.enedis.fr/web/espace-particuliers/compteur-linky. La Charte de protection des données personnelles prévoit, en outre, que « Si vous disposez d’un compteur communicant, les données de consommation sont également automatiquement enregistrées toutes les 60 minutes dans la mémoire du compteur, en local, et conservées pendant 5 mois. Si vous le souhaitez, vous pouvez nous demander à tout moment de ne pas les enregistrer en cliquant ici.
Par contre, si vous souhaitez les consulter, il vous suffit de créer ou d’accéder à votre compte client sécurisé en cliquant ici .
Par ailleurs, les chiffres du compteur sont enregistrés quotidiennement dans notre système d’information et transmis à votre fournisseur d’électricité mensuellement pour la facturation ».
Côté commercialisation des données Linky, la solution est donc la suivante :
– données "classiques" : non commercialisables ;
– données "fines" : commercialisation possible, sous réserve du consentement préalable expresse du client.
Restent deux points :
– c’est au client de faire la démarche d’aller désactiver la collecte des données fines (celles à la fois les plus sensibles et celles qui ont le plus de valeur pour un opérateur) ; ce qui confine à une sorte de présomption de consentement ;
– des prestataires vont pouvoir tirer un profit de données générées par un tiers, sans retour pécuniaire ni extra-pécuniaire pour ce dernier.
Les données Linky peuvent-elles être commercialisées ?
Propriété intellectuelle et TIC - Propriété intellectuelle et TIC
23/09/2019
Une crispation certaine autour des données (celles laissées sur les réseaux sociaux, les données de santé ou encore les données bancaires) continue à alimenter les débats. Une autre problématique vient d'être soulevée autour de l'exploitation commerciale des données issues des compteurs Linky. C’est le sens d’une question posée à la ministre de la Justice. Et la réponse est subtile.
Rappelons que la commission de l'informatique et des libertés (CNIL) a imposé que les données soient anonymes et non commercialisables. Pour autant, les citoyens ont-ils la possibilité de refuser, sans conséquence négative pour eux, toute commercialisation de la moindre de leur donnée ?
L’occasion pour la garde des Sceaux de clarifier la situation et de distinguer deux types de données collectées par le compteur Linky :
- celles qui, conformément aux dispositions du Code de l'énergie (article L. 341-4 et suivants), sont collectées par défaut, id est sans consentement de l'utilisateur, par le gestionnaire de réseau de distribution (l’objectif : lui permettre de consulter gratuitement l'historique de ses consommations) ; des données nécessaires au calcul de la consommation d'électricité et à la facturation des clients ;
- les autres données de consommation, plus fines (horaires et/ou à la demi-heure, appelées « courbe de charge »), qui permettent de déduire des informations précises sur les habitudes du foyer ; celles-ci ne sont en revanche pas collectées automatiquement par le gestionnaire de réseau de distribution ; elles supposent l'accord de l'usager ou, de manière ponctuelle, ou peuvent être collectées lorsqu'elles sont nécessaires à l'accomplissement des missions de service public confiées au gestionnaire du réseau (par exemple, pour l'entretien et la maintenance du réseau).
- en amont du traitement, le consentement explicite et écrit de l'utilisateur est imposé pour la transmission des données de consommations fines à des sociétés tierces notamment à des fins commerciales ;
- la délivrance d'une information claire et précise est exigée sur les données collectées et les finalités poursuivies, conformément aux dispositions des articles 12 et suivants du RGPD ;
- en aval, l'utilisateur, à travers son espace sécurisé, dispose de la possibilité de désactiver la relève des données de consommation fines et de demander leur suppression, conformément à l'article D. 224-27 du Code de la consommation, qui prévoit notamment que : « Cet espace sécurisé (...) comporte des fonctionnalités permettant au consommateur de demander au fournisseur qu'il transmette au gestionnaire de réseau de distribution ses demandes (...) : 1° S'agissant de la courbe de charge d'électricité : (...) b) De supprimer les données enregistrées dans ce dispositif ; c) De la collecter ou de cesser de la collecter ».
En pratique, les consommateurs peuvent accéder aux informations relevées par Linky via ce lien : https://espace-client-particuliers.enedis.fr/web/espace-particuliers/compteur-linky. La Charte de protection des données personnelles prévoit, en outre, que « Si vous disposez d’un compteur communicant, les données de consommation sont également automatiquement enregistrées toutes les 60 minutes dans la mémoire du compteur, en local, et conservées pendant 5 mois. Si vous le souhaitez, vous pouvez nous demander à tout moment de ne pas les enregistrer en cliquant ici.
Par contre, si vous souhaitez les consulter, il vous suffit de créer ou d’accéder à votre compte client sécurisé en cliquant ici .
Par ailleurs, les chiffres du compteur sont enregistrés quotidiennement dans notre système d’information et transmis à votre fournisseur d’électricité mensuellement pour la facturation ».
Côté commercialisation des données Linky, la solution est donc la suivante :
– données "classiques" : non commercialisables ;
– données "fines" : commercialisation possible, sous réserve du consentement préalable expresse du client.
Restent deux points :
– c’est au client de faire la démarche d’aller désactiver la collecte des données fines (celles à la fois les plus sensibles et celles qui ont le plus de valeur pour un opérateur) ; ce qui confine à une sorte de présomption de consentement ;
– des prestataires vont pouvoir tirer un profit de données générées par un tiers, sans retour pécuniaire ni extra-pécuniaire pour ce dernier.